Tirailleurs sénégalais

Quand j’étais petite, les innombrables balades en forêt usagère testerine commençaient toujours par la voiture qui ralentit au Courneau et nos regards s’étirent jusqu’au sommet de cette butte-mémorial à gauche.

Il existe en effet en forêt testerine un cimetière-des-sénégalais qui a intégré dans ma cervelle d’enfant leur existence dans la liste des gens à qui nous devons d’être là, debout et non esclaves d’aryens, une sorte d’image de colonnes en marche traversant les sables du Sahara faisant des milliers de kilomètres pour débarquer au pied de la Dune du Pyla, marteler le sable de notre pays de Buch et permettre à mon grand-père de ressortir de sa cachette le fusil de chasse, amoureusement graissé, interdit pendant la guerre.

Et comme tous les acquis enfantins, cette image d’Epinal a servi de socle à bien des certitudes et alimenté ma bonne conscience, du genre "je suis reconnaissante donc tout va bien".

Cette image d’Epinal vient de perdre toutes ses couleurs d’un coup gràce au blog d’Yves : un peu d’arithmétique.

Dossier en ligne

Pétition nationale sur le site du film "Indigènes".