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SÈVRES, secrets de fabrique, fabrique de mémoire

D 23 septembre 2009     H 09:48     A Annie Lesca     C 0 messages


Sept conférences en ligne : Sèvres ; organisées par le CIEP.

La marquise de Pompadour : « L’Ame de Sèvres »

Madame de Pompadour a été très peu de temps la maîtresse de Louis XV, devenant très vite sa "bonne amie" et sa confidente. En politique elle n’essuiera que des déconvenues, mais dans le domaine des arts où le roi lui laissera carte blanche elle sera insurpassable, fixant le goût de son siècle, dans ce moment de gr"ce où l’art français donne le ton à toute l’Europe. Elle aura ainsi un rôle prépondérant à Sèvres et dans le développement de la porcelaine qui est l’un des derniers grands défis esthétique et industriel de la monarchie finissante.

C’est elle qui choisira l’emplacement de Sèvres au bas de la colline de Bellevue, sa résidence favorite. Elle en choisira les techniciens, comme le chimiste Macquer, les artistes, comme le sculpteur Falconet. Elle influera sur les choix esthétiques, en particulier l’utilisation de diverses nuances d’or ou la mise au point de certaines couleurs comme le "rose pompadour".
Elle s’occupera également d’organiser les ventes à Versailles et à Sèvres, n’hésitant pas à tenir de sa main les registres de compte.

Jean-Paul Desprat, romancier et historien : Né à Paris en 1947. Docteur en droit et licencié en histoire, il travaille pour le groupe Saint-Gobain de 1974 à 2004. De 1988 à 1991, il publie trois romans historiques :

  • Le Marquis des éperviers (1988),
  • Le Camp des Enfants de Dieu (1989) et
  • Le secret des Bourbons (1991).
  • En 1994, il s’attaque à un premier travail biographique Les Bâtards d’Henri IV : les Vendômes.
  • A l’occasion de ses recherches, il découvre un personnage qui le fascine et auquel il consacre un premier ouvrage intitulé Au nom de la Pompadour (2001).
  • Son dernier roman Bleu de Sèvres qui vient de paraître lui rend également hommage.

Porcelaine tendre ? Porcelaine dure ? Histoire d’une ressemblance en Europe et à Sèvres

Il existe deux sortes de porcelaines : l’une, la porcelaine dure, provient de la détérioration du granit au cours d’un processus qui s’étend sur plusieurs millions d’années, l’autre, la porcelaine tendre, créée pour imiter la première, est composée d’un verre aux propriétés particulières, appellé “Fritte”.

Le kaolin est une argile plastique qui a la propriété, lorsqu’il est additionné de quartz et de feldspath, un minéral lui aussi issu de la détérioration du granit, de former, à une cuisson effectuée entre 1280° et 1400°C, une matière blanche et translucide qui a toujours suscité au cours des siècles l’admiration de générations d’amateurs.

Cette porcelaine dure kaolinique est celle qui fut inventée en Chine entre le Xème et le XIIe siècles. Ces porcelaines furent vite connues en Europe où les faïenciers, pendant plusieurs siècles essayèrent de l’imiter en mêlant du verre en poudre à un peu d’argile. Les premiers qui y parvinrent furent les Iraniens au XIIIe siècle puis les Florentins au XVI ème siècle qui parvinrent à produire une centaine d’objets. Ce n’est qu’à Rouen à la fin du XVIIe siècle que l’on parvint à la produire de façon industrielle. Le principe reposait sur la fabrication d’un verre d’une composition particulière, peu soluble dans l’eau, à l’inverse des verres ordinaires, mais aussi susceptibles d’être cuit avec une grande facilité. C’est ce que l’on appelle “la porcelaine tendre” ou porcelaine à “Fritte”.

Cette pâte fut définitivement améliorée vers 1738 par un employé de la manufacture de Chantilly, dont le nom était Claude Humbert Gérin et qui fut le fondateur de la manufacture de Vincennes-Sèvres en 1740. C’est à cette remarquable amélioration que la Manufacture de Sèvres doit son existence. Cette dernière produisit de la porcelaine tendre de 1740 à 1803 et de la porcelaine dure conjointement avec la précédente à partir de 1769. De multiples anecdotes historiques accompagnent la présentation et les commentaires sur la production.

Par Antoine d’Albis, ingénieur céramiste : né le 4 février 1940 à Limoges. Il obtient son diplôme d’ingénieur en 1963 à Nuremberg, en Allemagne, puis il suit des cours à l’Ecole nationale supérieure de céramique et soutient sa thèse en 1967. Il est spécialiste de la porcelaine du XVIIIe siècle et celle de Vincennes (1740-1756) en particulier. Gr"ce à l’héritage familial transmis de père en fils depuis cinq générations, il a bénéficié de cent cinquante années d’expérience et de pratique ininterrompues dans le domaine des porcelaines de collection. Au service de la manufacture de Sèvres depuis 1965, il y a poursuivi toute sa carrière. Nommé vice-président de la French porcelain Society à Londres en 1985, iI est, depuis 1988, président de la société des amis du musée national de céramique de Sèvres.

Promenade dans la manufacture royale de porcelaine de sèvres au XVIIIème siècle

En octobre 1756, une manufacture de porcelaine au destin incertain quittait le vieux château de Vincennes pour occuper des bâtiments tout neufs dans le vallon de Sèvres.

Le roi, il est vrai, était de la partie puisqu’il était l’actionnaire privilégié de cette nouvelle entreprise et c’est pour qu’il put se rendre aisément à sa manufacture par la route de Paris à Versailles que le site fut choisi. Le bâtiment à flanc de la colline de Meudon, œuvre de l’ingénieur Perronet et de l’architecte Lindet, était magnifique et tout à fait à la hauteur des ambitions que la manufacture royale s’était fixées. L’essor de l’établissement fut prodigieux et le nom Sèvres, de nos jours encore, est toujours associé avec porcelaine de grand luxe.

Le bâtiment du XVIIIe siècle, devenu actuellement le Centre international d’études pédagogiques, a subsisté. C’est un des rares, sinon le seul, témoignage de l’activité industrielle du Siècle des Lumières à être parvenu jusqu’à nous. Cette conférence est une invitation à s’y promener.

par Pierre Ennès, conservateur : né le 28 juin 1946 au Maroc. Après avoir suivi un cursus de droit de 1963 à 1968, il bifurque vers des études d’histoire de l’art à la Sorbonne de 1969 à 1972. Reçu major au concours de conservateur des musées de France en janvier 1979, il débute sa carrière de conservateur au département des objets d’arts du musée du Louvre de 1980 à 1996 ; de 1997 à 2002, il est conservateur en chef au Musée national de la Renaissance à Ecouen. Depuis 2002, il est conservateur en chef auprès du Musée national de Céramique à Sèvres. Il a participé à de nombreuses publications sur la verrerie, la céramique et notamment sur la porcelaine de Sèvres des 18e et 19e siècles, dont il a en grande partie constitué la collection du musée du Louvre.

Une sélection de ces dernières participations :

  • « Dalla Russia a Parigi, un principe russo a Sèvres, note di una visita alla celebre manufattura francese di porcellane » Antiques, 1994, n°14 p 126-131 ;
  • Un défi au goût, 50 ans de création à la manufacture royale de Sèvres, 1740-1793, Paris, 1997 ;
  • Le Tour de France en cent assiettes, le service des « départements », Paris, 2002 ;
  • « ‘Ecu d’or, à une bande d’azur chargée de trois sardines d’argent’, le service d’Antoine de Sartine en porcelaine de Sèvres », Revue du Louvre, 2005, n°3, p. 64-68.

Alexandre Brongniart, directeur de la manufacture de Sèvres et père du musée de céramique

Le savant Alexandre Brongniart a dirigé pendant près d’un demi siècle la manufacture de porcelaine de Sèvres, de 1800 à 1847. La production de l’établissement, impérial puis royal, connaît une incroyable variété pendant cette longue période. La gamme des porcelaines joue de l’immense au minuscule -des grands vases d’apparat aux dés à coudre. Les styles et les formes expérimentent les modes successives -du classicisme impérial au romantisme historique. On redécouvre le passé, le gothique et la renaissance, on s’intéresse à d’autres régions du monde avec l’influence de l’Egypte et de la Chine. Parmi les multiples talents de Brongniart, il faut évidemment faire la part belle à son désir de classement et de mise en scène. C’est aussi l’époque du musée de céramique auquel il donne naissance. La conférence s’intéressera aux créateurs de formes et de décors et aux sources utilisées.

Tamara Préaud, ingénieur céramiste : née le 18 juin 1944 à Northampton, Massachusset, USA. Archiviste-paléographe (Ecole des Chartes, promotion 1969), elle entre cette même année à la manufacture de Sèvres et y poursuit toute sa carrière. Elle commence à publier dès 1976 dans des magazines spécialisés. Elle consacre plusieurs ouvrages à la manufacture de Vincennes et à celle de Sèvres. Elle participe à de nombreux catalogues d’expositions qui se déroulent en France et à l’étranger : Canada, Etats-Unis, Italie, Mexique, Roumanie... Spécialiste de la manufacture de Sèvres, elle maîtrise l’histoire de la porcelaine du XVIIIème siècle à nos jours. Elle s’intéresse aux formes et aux décors comme aux hommes et aux femmes - directeurs, sculpteurs, dessinateurs et artisans - qui ont contribué à faire de ce lieu un monument internationalement reconnu du savoir-faire français dans le domaine de la porcelaine.

Au nombre de ses récentes publications :

  • Sèvres : l’utile e l’incantevole, Rome, Musei Capitolini, 2001 ;
  • Les Révolutions de la mode : Madame de Pompadour et la sculpture en céramique, in Madame de Pompadour et les arts, Versailles 2003 ;
  • Le transfert de la manufacture royale de porcelaine de Vincennes à Sèvres, août 1756, Célébrations nationales 2006, Paris.

Sèvres - Paris, Paris- Montrouge, les tribulations géographiques et architecturales de l’Ecole normale supérieure

Etablie à sa fondation dans une ancienne manufacture de porcelaine située en banlieue de Paris, l’Ecole normale supérieure de jeunes filles n’a eu de cesse de gagner la capitale pour se rapprocher du quartier des écoles de la rive gauche. Cette situation est unique dans l’histoire des établissements d’enseignements supérieurs parisiens. Elle mérite d’être étudiée, non seulement en retraçant l’histoire des implantations successives de l’école (sans omettre les nombreux projets inaboutis), mais aussi en comparant cette stratégie avec celles d’autres institutions, en particulier ses "voisines" et "cousines" que sont les ENS de Fontenay et de Saint-Cloud.

Ces trois implantations successives sont aussi trois architectures différentes : par leur style, bien entendu, mais plus encore par l’agencement des espaces ; on pourra y lire l’affirmation progressive du caractère universitaire et scientifique de l’établissement, avant que la fusion de "Sèvres" et d"’Ulm", paradoxalement, ne conduise à la banalisation des lieux et des locaux.

Christian Hottin, historien : Né en 1971, diplômé d’études approfondies de l’Ecole Pratique des Hautes Ecoles (1995), diplômé de l’Ecole nationale des chartes (1997) et de l’Ecole nationale du patrimoine (2001), doctorant à l’EPHE (IVe section). Conservateur aux Archives nationales (Centre des archives du monde du travail, Roubaix) de 2001 à 2004, actuellement chef de la mission ethnologie à la Direction de l’architecture et du patrimoine, Ministère de la Culture.

Publications principales :

  • Les palais de la Science, Universités et grandes écoles à Paris (1999) ; -* Quand la Sorbonne était peinte (2001) ;
  • Les bibliothèques parisiennes, architecture et décor (2002) ;
  • Les bâtiments d’archives (numéro spécial des Livraisons d’histoire de l’architecture, 2005).
  • En préparation : Catalogue du décor peint et sculpté de la Sorbonne.

Marie Curie et l’enseignement des sciences autrement

Marie Curie est la seule femme à avoir eu deux prix Nobel. Elle partage avec son mari Pierre Curie le prix Nobel de physique en 1903 « en reconnaissance des services extraordinaires rendus par leurs recherches conjointes sur le phénomène radioactif découvert par Henri Becquerel ». En 1911, elle reçoit le prix Nobel de chimie pour ses travaux d’isolement du radium. Marie Curie a eu une renommée mondiale et a formé des dizaines de chercheurs du monde entier.

Hélène Langevin, physicienne et chercheur scientifique : Hélène Langevin, sa petite fille, elle-même engagée en faveur des femmes et au service de la science, se propose de faire découvrir quelques uns des grands combats de cette femme hors du commun : de l’introduction des premiers travaux pratiques à l’Ecole normale de Sèvres au moment où la physique est en pleine ébullition à la « curiethérapie » en passant par les postes mobiles de radiologie « les petites curies » de la 1ère guerre mondiale.

Née le 18 septembre 1927 à Paris. Fille de Frédéric Joliot Curie et d’Irène Curie, physiciens et prix Nobel 1935. Maître de recherche puis directrice de recherche en 1969, elle consacre sa carrière à la physique nucléaire fondamentale. Elle préside la commission de physique nucléaire de 1982 à 1986, puis dirige la division de physique nucléaire de l’Institut de physique nucléaire d’Orsay dès 1985.

Membre du conseil scientifique de l’officie parlementaire pour les choix scientifiques et techniques, elle est directrice de recherche émérite au centre national de recherche.

Albert Kahn, mécène

Banquier, philanthrope, mécène anthropologue et idéaliste, l’ambition d’Albert Kahn pourrait sembler, encore aujourd’hui, démesurée : constituer les "Archives de la planète". Il envoie ses opérateurs photographier les quatre coins du monde Son souhait est de pouvoir jeter les bases d’une paix universelle en oeuvrant pour la coopération et la communication internationale. Promoteur de multiples projets : il institue en 1898 des Bourses "Autour du Monde" : bourses de voyage d’environ un an, attribuées à de jeunes universitaires puis dès 1905 à des Sévriennes. Il fonde la Société puis le Comité national d’études sociales et politiques pour débattre de questions d’actualité. Il ouvre des centres de documentation sociale et politique dans les universités et les grandes écoles.

Fasciné par les paysages, il crée à Boulogne-Billancourt des jardins sur près de quatre hectares qui réunissent de nombreuses essences rares. Toute sa vie il essayera de se maintenir dans l’ombre. La conférence se propose de faire découvrir l’œuvre et la personnalité de cet homme encore mal connu.

Gilles Baud-Berthier, directeur du musée Albert Kahn : né à Sfax en 1958 ; Docteur en histoire contemporaine en 1994, il dirige actuellement le musée Albert Kahn de Boulogne. Membre du Centre de recherche sur l’Extrême-Orient de Paris-Sorbonne, il est aussi conseiller pour l’Extrême-Orient à la direction des Relations Internationales et Economiques du Conseil général des Hauts de Seine. Il étudie l’histoire de la Chine contemporaine depuis une quinzaine d’années et il est l’auteur de plusieurs articles ainsi que d’un ouvrage sur l’histoire des relations commerciales entre l’Occident et l’Asie. Il dirige, aux Editions Picquier, une collection de littérature coréenne.

Parmi ses publications :

  • Yuanming Yuan. Le jardin de la Clarté parfaite , (auteur principal Chiu Che Bing) Paris, éditions de l’Imprimeur, 2000 ;
  • Albert Kahn et le Japon. Confluences, CD-Rom, co-édition Citycom & musée Kahn, 2002 ;
  • La vie quotidienne sous les empereurs de Chine , Paris, éditions Larousse, 2003 ;
  • "Un pionnier de la banque française en Asie, Albert Kahn" in Banquier, savant, artiste, Présences françaises en Extrême-Orient au XXe PUPS coll. ASIE, Paris, 2005.

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